Il est vrai que OCaml souffre d’une mauvaise réputation à la fac et seul une minorité continuent leurs chemins avec ce langage. Mais pour le coup, je pense pas qu’il faut blâmer le langage mais surtout l’aspect national de cette décision et sa désorganisation. Je suis sûr que si les cours d’OCaml étaient faits par quelqu’un appartenant au milieu OCaml (comme c’est le cas à Paris 7 par exemple), tout le monde y trouverais son compte.
Maintenant, tout le monde ne sait pas coder en OCaml, tout le monde n’a pas la même affinité à OCaml et c’est particulièrement vrai pour les professeurs en informatique à qui on impose (peut être pour un protectionnisme du patrimoine français puisque qu’OCaml est français) d’apprendre ce langage aux étudiants. Il en résulte donc (comme une majorité des cours à la fac) une approche en effet terne et inintéressant du langage.
En vrai, OCaml est un très bon langage pour un apprentissage poussé de l’informatique théorique puisqu’il se focalise entre autre sur la correspondance de Curry-Howard et je pense qu’un vrai informaticien à tout intérêt à apprendre ce langage (ou un langage comme Haskell ou encore Scala qui se basent sur la même idéologie) pour enfin entrevoir une liaison concrète entre l’informatique technique et l’informatique théorique. Bien entendu, ce n’est pas avec un « 10 minutes with OCaml » qu’on y parvient.
Au delà, depuis pas mal d’année désormais, OCaml fait l’effort de devenir de plus en plus mainstream dans le sens où il embarque désormais un package manager, un build system et un bon écosystème. Ce qui peut amener un aspect fun dans les cours avec ce langage.
Enfin, je pense pas que ça soit un langage fait pour les très petits puisque ce qui est réellement intéressant dans OCaml reste son aspect théorique (lambda calcul, inférence des types, pattern-matching, etc …) très conséquent qui peut être la base de pas mal de R&D dans le milieu de l’entreprise (ce qui est le cas chez Facebook par exemple).