Je pense que le “time to market” que tu décris est possible avec une grande implication… de tous les autres métiers.
“Du métier” bien sûr, comme on dit, les gens qui savent faire tourner le business que ton outil informatique va soutenir, mais aussi de tous les autres : ceux qui encadrent, ceux qui décident, ceux qui font les métriques, ceux qui font, vendent, livrent les produits ou services qui vont avec, etc.
… que cet alignement des planètes est rare… Tout le monde le cherche, tout le monde le veut, tout le monde pense que c’est une question de survie d’être plus rapide et plus efficace, et beaucoup ont l’impression d’être le moteur de la voiture tandis que les autres sont les poids morts.
C’est très vrai des jeunes devs arrogants, et c’est aussi ce que pensent les autres corps de métier de beaucoup de devs.
… mais que tout le monde n’est pas prêt au changement culturel nécessaire pour que ça arrive.
- certains sont trop “la tête dans le guidon” pour chercher mieux
- certains ont trop de freins DANS leur équipe pour changer (“ah non, on change pas ma stack favorite”, diraient les devs – “ah non, on change pas le rythme de travail”, diraient d’autres services – “ah non, on va pas me demander d’ajouter/retirer tel truc de mon périmètre” diraient d’autres encore)
- certains ont trop de freins HORS de leur équipe pour changer (les mêmes qu’au-dessus, sauf qu’en plus la hiérarchie fait que tu n’as pas forcément la facilité pour communiquer avec eux, ou leur hiérarchie)
Tu peux poser ta question sur tous les autres sujets : pourquoi tout n’est pas numérisé, pourquoi tout le monde n’est pas Agile, pourquoi… et bien, je dirais que :
- bien sûr, déjà, il y a plusieurs réponses à la même question : le Time to Market oui, mais est-ce que ça impliquer forcément Rails ou parfois un produit sur étagère ? Acheter tout prêt ou construire, il faut choisir
- il faut choisir le meilleur outil pour le job en fonction des contraintes, et surtout des gens que tu peux trouver : ce n’est pas de la productivité, c’est un mélange entre l’historique et les habitudes, entre la mode et la com
-
l’uniformité, les habitudes rassurent : on ne peut pas changer tout le temps
-
c’est facile de se mentir à soi-même : il est très simple d’être enlisé et de croire qu’on avance (exemple : je respecte les rituels Scrum mais pas du tout les valeurs Agile ? pas grave, je peux m’appeler Agile et donc je n’ai pas besoin d’être “plus Agile” ou “Agile différemment”) surtout quand la revue de performance de quelqu’un dépend du fait que les cases sont vertes (sans pouvoir regarder sous le tapis) et non rouges (mais pour avancer vers un meilleur objectif). C’est la différence entre les valeurs que tu annonces, et celles que tu appliques… et “de qui est-ce le job ?”
Bref : le changement est inconfortable, la vérité est inconfortable.
Lancer (je ne dis même pas réussir : je dis lancer) un changement qui met plus de 10 à 100 personnes dans un inconfort est… compliqué.
PS : un jour prenons le temps de discuter comment aller encore plus vite que Rails ;)